Les locaux prononcent « saoupé » avec l’accent tonique sur le « ou », mais ne vous y amusez pas, vous seriez immédiatement repérés 😉
Les saupes ont une place à part parmi les poissons que l’on peut observer en nageant ou en « snorkeling », pour plusieurs raisons :
– En termes de masse de poissons, c’est de loin la plus imposante. Des bancs de tonnes et de tonnes naviguent allègrement près de la côte, le plus souvent tout près de la surface.
– Ces poissons font le bonheur des cameramen amateurs, en effet les bancs de saupes aux rayures horizontales dorées luisantes, que l’on peut approcher d’assez près, permettent des images dignes de la Mer Rouge ou des Caraïbes
– Bien que de la famille des sparidés, il s’agit d’une espèce herbivore, ce sont les « vaches de la mer », avec un gros ventre et de très longs intestins leur permettant de digérer les algues.
Anecdotique :
– les saupes trainent une réputation sulfureuse, en effet leur consommation serait quelquefois la cause d’hallucinations, de cauchemars…* Voir plus bas quelques textes terrifiants reçus suite à un appel à témoignages. Les saupes ne seraient consommées qu’en France, en Israël, en Tunisie et en Algérie. ** Voir plus bas explications scientifiques extraits de la conférence INTOXICATIONS PAR ORGANISMES AQUATIQUES de Haro L
du Centre Antipoison et de Toxicovigilance, hôpital Salvator, Marseille, France.
– On les voit quelquefois téter le haut des tiges de posidonies. C’est Maurice, nageur du Prado, qui a glissé l’explication : bien qu’armées de dents incisives redoutables capables de couper net du fil nylon de 40/100èmes de mm, elles ne font que racler les posidonies pour se nourrir des micro-nutriments présents sur leurs tiges
– Grands spectacles à l’aurore les matins d’été, lorque l’eau est quasi étale, elles viennent brouter les algues vraiment tout au bord de l’eau et le mini ressac met leurs corps hors de l’eau alors que leurs bouches sont accrochées aux algues
– Joli tableau également quand certaines « blanquègent ». Dans un banc serré de saupes, il y en a toujours qui se couchent sur leur flanc argenté, ce qui offre au nageur ou au promeneur du bord de mer la vision de miroirs successifs au fond de l’eau, par ex au dessus d’une prairie de posidonies.
– Leur « bonbon » est une petite algue marron, que l’on peut voir à la belle saison dans les trous de rochers qui leur sont inaccessibles (ailleurs, tout a été brouté)
– Bizarrement, quelques specimen de saupes présentent une robe comme à carreaux bruns.
– Tromperie sur la marchandise : pour valoriser les saupes qui ne valent pas grand chose sur le marché, quelques poissonniers et restaurateurs peu scrupuleux nomment les saupes « dorades rayées » !
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* Témoignages sur la saupe poisson toxique :
– (reçu par email, août 2006) la saupe ou chelba en dialecte tunisien. Je pratique la pêche sous-marine en Tunisie depuis plus 20 ans. C’est vrai que la saupe manque d’intérêt culinaire, mais c’est un poisson utile pour faire de la soupe par exemple. Au fusil harpon ce poisson qui nage en banc est difficile à attraper car souvent dans des plaines avec beaucoup d’algues. Enfin, non seulement les viscères sont à éviter mais aussi la tête car les substances toxiques sont dans le système nerveux (cervelle..). un parent à moi a déja eu des cauchemars (il était pourchassé par des chiens énormes et féroces) alors qu’il s’était régalé quelques heures auparavant d’une soupe à base de saupes. A éviter en été et en automne en Méditerranée. Sinan B.
– 23 décembre 2009 01:02 Objet : Témoignage sur la saupe
Bonsoir,
C’est pour la deuxième fois que je suis victime,
je suis un nefzaouien (region de Nefzaoua) j’habite prés du desert et j’ai une ignorance terrible sur les poissons et je ne sais que les manger avec gourmandise.
c’était en printemps de 1997 que nous avons mangé un diner riche en poisson préparé par mon frère l’étudiant en medecine on a passé tout les deux une nuit blanche, dès que je mets la tête pour dormir les hallucinations commencent.
Après 12 ans, les mêmes symptômes se répètent après un dîner cadeau offert par ma sœur!!! des hallucinations m’arrivent cette nuit le 22 décembre 2009 et bien le dîner contenait de la saupe qui m’a fait un rappel et heureusement que la vie est devenue un peu moderne je vais passer la nuit à surfer sur le net!!
Conclusion : il ne faut pas éviter la saupe seulement l’été et l’automne mais aussi toute l’année!!!! Hammadi H.
– Saupes vendues sur le Vieux Port à Marseille. Interrogé, le patron pêcheur confirme : il a été par deux fois victime d’hallucinations qu’il attribue à la consommation de saupes, que lui a mangées très fraîches. Il dit avoir vu des éléphants, des tigres… (sans savoir s’il s’agit de galéjades…) Son hypothèse ou conseil, il ne faudrait pas les consommer le soir, et il ne faudrait pas trop en manger… En rajoutant avoir connu le même phénomène avec les rougets !! (ce qui confirmerait les dires du Porfesseur Har L. ci dessous)
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** Extraits de la conférence INTOXICATIONS PAR ORGANISMES AQUATIQUES de Haro L
Centre Antipoison et de Toxicovigilance, hôpital Salvator, Marseille, France.
ICHTHYOALLEINOTOXISME (POISSONS HALLUCINOGÈNES)
« Plusieurs espèces de poissons herbivores ont été décrites comme ayant entraîné des syndromes hallucinatoires.
Ce type d’intoxication porte le nom complexe d’Ichthyoalleinotoxisme. Cela concerne des poissons des récifs se nourrissant d’algues et de débris organiques, tels les mulets (mugilidés), les rougets (mullidés), les poissons-lapins (siganidés), les saupes tropicales (kyphosidés), certains poissons chirurgiens (acanthuridés), et, en Méditerranée, la saupe Sarpa salpa (famille des sparidés) (20). Des observations ont
été colligées dans l’Océan Indien, mais la majorité des cas a été collectée dans l’Océan
Pacifique où mélanésiens et polynésiens utilisent l’activité hallucinogène de ces poissons lors de rites religieux. Notons qu’en Méditerranée des ingestions volontaires de saupes ont été décrites à l’époque de l’empire romain. La saupe n’est pratiquement plus consommée sauf en France, en Israël et en Tunisie (ces 3 pays sont les seuls où l’on décrit régulièrement des cas d’ichthyoalleinotoxisme méditerranéens). Quelle que soit la région, les poissons responsables ne sont pas toxiques toute l’année, mais seulement durant quelques mois ou quelques semaines. Cette dernière notion fait suspecter le rôle de toxines d’algues ingérées par les poissons, et pullulant à certaines périodes. Le tableau clinique est dominé par des signes neurologiques centraux : deux heures environ après le repas, les patients présentent vertiges, troubles de la coordination, perturbations de la sensibilité thermique au niveau buccal et pharyngé, cauchemars, puis hallucinations visuelles et auditives, délire et agitation. Des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales) sont possibles, mais ils sont modérés et peu fréquents. Il n’existe pas de traitement spécifique, et l’essentiel de la prise en charge consiste à éviter tout comportement auto ou hétéro agressif lors des hallucinations qui sont vécues par les patients comme des phénomènes très désagréables (animaux monstrueux,
impression de mort imminente). Les signes durent en moyenne 24 heures, et, lors du retour à la normale, plusieurs cas d’amnésie ont été collectés »
/ Bon, ce serait à cause de certaines algues, on ne sait pas lesquelles, à certaines périodes, on ne sait pas lesquelles… Personnellement, ayant pêché pendant de longues années, j’ai consommé des saupes de toutes les manières, des petites bouillies dans la soupe, en friture, au four, en filets panés, crues en sashimi… à toutes périodes de l’année, sans jamais avoir eu ces symptomes..

Les poissons de la Méditerranée que l’on peut observer par petits fonds

Description de poissons que l’on peut admirer par petits fonds en nageant équipé d’un masque et d’un tuba. 

Certaines de ces photos ont été éditées sous la forme d’une affiche/poster pour identifications, format 60×80 cm. Infos ici https://libres-nageurs.fr/equipe/documents-littoral/