cap Morgiou
Plongeons dans le bassin du Mucem

Nage dans l’Etang de Berre, plage et falaise de Monteau 1er avril 2023, le compte rendu

L’Etang de Berre des Zostères, pas du tout austère
Nous sommes une quinzaine de nageurs au départ de la plage de Monteau, avec un vent d’Ouest encore modéré, une eau plate à environ 13°.
C’est Pascal Bazile qui nous fait découvrir le site, face à Saint Chamas, dans ce qui pourrait être l’oreillette droite de l’Etang en forme de coeur. Pascal est istréen, biologiste par passion, et on peut l’affirmer spécialiste mondial de la réimplantation des zostères en eaux saumâtres.
Nous nageons le long de la plage puis de la falaise de Monteau dans de petits fonds, dans une eau très claire. Contrairement à une idée reçue, l’eau de l’Etang de Berre n’est pas glauque, et la qualité analysée des eaux de baignade est bien meilleure que celle de n’importe quelle plage du département !
Le fond est joliment constellé d’algues vertes (la salade !), marron pourpres, de zostères naines (fines tiges verticales vertes) ainsi que de bivalves : moules, palourdes, myes, coques…
La vie est bien présente dans l’Etang qui se remet petit à petit des pollutions industrielles des années 50 à 70, ainsi que de l’apport massif d’eau douce à forte teneur en limons de la Durance détournée du Rhône pour se jeter dans l’Etang à la centrale hydroélectrique de Saint Chamas. EDF est prié par de multiples associations locales de limiter les quantités de rejet dans l’Etang.
L’Etang de Berre communique avec la mer par le chenal de Caronte entre Martigues et Port de Bouc. Ses eaux sont plus froides que la mer en hiver et plus chaudes l’été, aussi les loups, muges, dorades ou saupes n’ont pas encore fait leur migration et les bavarelles ou blennies ocelées présentes en quantité ici sont encore ensablées… Nous n’avons vu comme poisson qu’un beau muge, mais nous avons vu plusieurs gros coquillages, des hexaplex trunculus ou murex bien vifs, ceux dont la coquille vide fait entendre la mer… L’espèce est maintenant protégée, mais il fut un temps ou elle était abondamment pêchée pour la fabrication de la teinture pourpre. [ C’est FAUX, pas des murex, lire en fin de publication la très instructive correction de Pascal Bazile*]
Nager dans l’étang procure de bonnes sensations, presque comme une immense piscine non chlorée, pas trop salée à presque 25 mm/litre, (L’ idéal serait un tout petit peu plus pour la qualité de ses eaux, avec toujours la menace de rejets importants d’EDF) Une sensation particulière, de temps en temps nous touchons des trucs translucides gélatineux dans l’eau, pas du tout urticants ni gluants, il s’agit de Mnemiopsis leidyi, un genre de plancton + d’infos ici : https://doris.ffessm.fr/…/Mnemiopsis-leidyi-Mnemiopsis-234 … Très peu d’embarcations sur l’eau, ce qui permet de nager sereinement, de beaux paysages, il faudra revenir, et les volontaires sont invités à participer au repeuplement de l’Etang en grandes zostères, récupérées à Port Saint Louis et à réimplanter ici. Tous les détails de l’opération ZoRRO ici http://8vies.fr/projet-zorro/ contacter Pascal Bazile zorro@8vies.fr pour les dates et rv des prochaines récoltes et plantations…
Au retour, nous avons emprunté une très jolie route qui passe sous Miramas le Vieux et le long de l’Etang vers la Fare les Oliviers. Nous avons fait les touristes, bu un café sous les magnifiques arches ocres de Saint Chamas bâties de blocs de calcaire coquillé, et admiré les habitats troglodytiques du Baou (falaise ocre creusée de cavités habitées)… Avant la centrale de Saint Chamas, nous avons eu droit au spectacle proche d’une centaine de flamands roses (long) bec dans l’eau.
Départ des nageurs
Départ des nageurs

Les plages de Corbières

Gastéropode rapane veiné
Gastéropode rapane veiné

* les gastéropodes que nous avons vus ne sont pas des hexaplex trunculus mais des rapanes veinés. C’est un peu mon second domaine de spécialité car comme l’étang de Berre est un des seuls endroits en France où on le trouve (pour l’instant) et que j’en avais pas mal de photos, c’est à moi que les gens de la base de données Doris ont proposé de rédiger la fiche. Le rapane veiné n’est pas protégé, il est invasif et dans son cas et dans l’étang de Berre c’est vrai et sa multiplication est impressionnante. En plus, contrairement à d’autres gastéropodes, il se nourrit de bivalves vivants (on ne sait pas lesquels ici mais je pense que ce sont les moules). Au point que j’ai parlé de le cuisiner en aïoli, à vous et à bien d’autres, de manière parfaitement consciente !! J’ai même suggéré de rebaptiser les « anguillades » de Saint-Chamas en « rapanades ». C’est une de mes inquiétudes pour le projet Sergent Garcia (un projet cousin de ZoRRO) de réintroduction des huîtres plates dans l’étang.

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