Dorade royale
Dorade royale

« La dorade royale « 

La dorade royale
Autre orthographe daurade, nom scientifique daurus aurata.
C’est quasiment à chaque sortie de nage que l’on voit des dorades royales. On les reconnait à la barre jaune orangée dorée qu’elles ont entre les deux yeux, à la tâche orange/rouge sur l’opercule, à la tâche noire entre l’opercule et le corps, et également à leur forme particulière : grosse tête, à l’avant corps massif, et assez fin en allant vers la queue. Il s’agit souvent de blanquettes, nom donné à Marseille aux jeunes dorades. Les grosses dorades de plus de 2 kilos sont assez rares, sauf en réserves, parce que si on la laisse vivre, la dorade grossit jusqu’à 5 kilos !
La dorade a une dentition impressionnante, propre à broyer les dures coquilles des moules de roche. Ses molaires sont de très grosses billes comme de l’ivoire ou de la porcelaine. Des plongeurs en scaphandre faisant des travaux dans les quais du port de Marseille ont raconté qu’ils étaient impressionnés par les énormes sons propagés sous l’eau par le fracas des moules broyées par les dorades !
Presque comme le poulpe ou le caméléon, c’est Maurice nageur du Prado, qui en a rapporté les observations : selon les fonds au dessus desquels elle nage, sa robe change de couleur, tantôt très foncée sur les rochers noirâtres, tantôt claire sur le sable !
La dorade ne dédaigne pas la compagnie d’autres poissons, on en voit régulièrement nager au milieu de bancs de marbrés, ou avec des sars… Dans une réserve de la Costa Brava, j’ai eu droit à un spectacle rare, en eau très claire, par fonds de 3 à 4 mètres, 2 dorades et 2 sars tambours de plus de 2 kg/pièce nager en ondulant côte à côte en toute tranquillité.
La dorade est un poisson très prudent. Observations faites sur des fonds de sable/graviers très poissonneux dans les calanques, en posant un mets à poissons très sapide, par ex favouille écrasée viennent d’abord les girelles, les oblades, quelques poissons de roche, des sars pendant que la dorade tourne majestueusement autour, et quand elle vient sur la nourriture elle la machouille sur place du bout des lèvres, la recrache même… (les pêcheurs usent d’un scion de canne ultra sensible pour la piéger, la buscle). Idem avec des moules présentes sur certaines bouées des 300 mètres, elle ne vient croquer la moule écrasée offerte qu’au fond, à plusieurs mètres des nageurs alors que les oblades et les petits sars sont beaucoup plus aventureux.
Les dorades effectuent des migrations en troupeaux pour aller frayer et pondre dans des eaux saumâtres. L’Etang de Berre est un des lieux de ponte des dorades, qui deux fois par an, à l’aller et au retour, empruntent le chenal de Caronte entre Port de Bouc et Martigues.
Des rassemblements de dorades ont lieu chaque année en fin d’automne au large de Marseille, sur certains spots près de Tiboulen du Frioul, au Sud-Ouest de Planier et sur un haut fond entre Maïre et Planier. Depuis la côte, en scrutant l’horizon, on voit par mer calme des flottilles de bateaux de pêche dite « amateur » rassemblées là, pour une pêche à la technique assez meurtrière, dite « à la moule à la pierre » Chaque bâteau embarque quelques dizaines de kilos de pierre de ballast (« empruntés » sur des voies de chemin de fer ! à la longue, des voies doivent s’affaisser !) le principe est d’attacher une moule ouverte sur une pierre à l’aide d’un élastique, puis l’hameçon de la ligne à la moule ainsi la pêche se fait au fond en ligne directe avec le poisson. La pêche de la dorade est normalement limitée, voici la règlementation :
Dorade royale Du 1/01 au 14/10 et du 16/12 au 31/12 3 dorades maximum et du 15/10 au 15/12 (périodes de cette pêche particulière) 10 dorades maximum. La loi précise que la queue du poisson doit être entaillée aux ciseaux dès sa prise, pour en interdire la revente… Très compliqué à vérifier et à mettre en oeuvre, il se raconte que des pêches quotidiennes énormes ont lieu, et ces poissons doivent bien être consommés, pas sûr que tous aient la queue entaillée… Et si au restau on vous sert une dorade avec la queue entaillée, elle est probablement braconnée.
Il existe d’autres poissons nommés dorades, l’imposante coryphène plus présente en surface au large des mers chaudes (mais il y en a en Méditerranée, j’en ai aperçu une dans 1 mètre d’eau chasser au petit matin dans le port de la Madrague de Saint-Cyr) et la dorade dite grise ou griset ou canthe, ou canthare, ou tanude, Spondyliosoma cantharus, le plus souvent grise, elle peut prendre des couleurs bleutées fluo, voir photos. La canthe est normalement présente dans des fonds de quelques petites dizaines de mètres, mais il y a 2 étés, un banc de canthes juvéniles était présent aux bouées des 300 mètres des plages du Prado.

Poissons de la Méditerranée

Les poissons de la Méditerranée que l’on peut observer par petits fonds

Description de poissons que l’on peut admirer par petits fonds en nageant équipé d’un masque et d’un tuba. 

Certaines de ces photos ont été éditées sous la forme d’une affiche/poster pour identifications, format 60×80 cm. Infos ici https://libres-nageurs.fr/equipe/documents-littoral/

Dorade royale
Dorade royale
Dorade grise, ou griset, ou canthe, ou tanude
Dorade grise, ou griset, ou canthe, ou tanude
Dorade grise, ou griset, ou canthe, ou tanude à livrée bleue fluo
Dorade grise, ou griset, ou canthe, ou tanude à livrée bleue fluo
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