Bogue poisson boop boop
Bogue - boop boop

Série : LES POISSONS QUE L’ON PEUT OBSERVER PAR PETITS FONDS
VI/ LES BOGUES nom scientifique : boops boops ! (manque que betty betty)

Les bogues sont revenues !!! Pendant quelques décennies, les bogues ont colonisé la mer, il y en avait des quantités phénoménales, des bogues(25 cm), des boguasses (30 cm), des boguettes (20 cm), et même des boguillons (15 cm)… et puis on ne les voyait plus. Cela fait 2 ans maintenant qu’en nageant autour des bouées des 300 mètres des plages du Prado, quelques bancs de bogues disputent la place aux oblades et aux mandoules, autres poissons présents « entre deux eaux » c’est à dire ni au fond, ni en surface. Les bancs de bogues ne sont pas serrés mais épars, les poissons nagent dans tous les sens mais dans une environnemnt commun.
Les bogues n’ont jamais été considérées comme un poisson « noble » comme le loup, le sar, la dorade, le pageot, la sole… pour quelques évidentes raisons :
– c’est un poisson de taille modeste.
– les entrailles de la bogue sentent un peu le pourri, même vidées à leur sortie de l’eau. C’est comme ça, peu ragoûtant.
– Leur chair devient rapidement molle, si elle n’est pas rapidement mise au froid
– Leur robe est plutôt quelconque, marron beige avec 3 lignes longitudinales plus foncées
– Une paire d’yeux énormes en rapport de leur tête, qui a donné lieu à l’expression marseillaise peu charitable « zyeux de bogue » pour désigner une personne qui aurait de gros yeux ronds inexpressifs
– Une réputation justifiée de galavar, qui se jette sur n’importe quelle nourriture
– Des arêtes latérales fines qui se détachent trop facilement de l’arête centrale et viennent contrarier la mastication des maladroits
Et pourtant, on s’en régalait, parce qu’en friture la chair des bogues est quand même délicieuse et surtout pour les pauvres c’était un plat protéiné abondant et gratuit !
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Souvenirs souvenirs, une partie de pêche aux bogues dans les années 60
En fin de journée d’été, après le dur travail de chaudronnier en atelier, le papa vient chercher sa petite famille pour passer la soirée sur la Grande Jetée. Depuis le Canet, un peu plus de 3 km de marche chargés comme des ânes de la glacière du repas, de la chaise pliante, de la banaste, des lampes de poche Mazda, des lourdes cannes de 6 mètres de plusieurs longueurs de bambous reliées par des cylindres de métal qui s’emboitaient les uns les autres, fragiles à la rouille, et qu’il fallait poncer à la toile émeri, du salabre, de la (très pesante) gratte à moules fabriquée à la chaudronnerie, des masques et tubas, etc.
On espère que le pont levant d’Arenc ne sera pas levé, le pont boulègue toujours un peu sous nos pas, il y a toujours des bruits métalliques, on presse le pas car on touche au but… et on passe à travers les escaliers sous voûtes de pierre de taille de la Digue, le visage fouetté par l’air iodé du large, une odeur unique, 100 fois plus forte que celle des madeleines ! Installés sur une grande dalle, c’est baignade, pêche des moules de roche, quelquefois un violet que l’on chacle sur le pouce, on chacle aussi quelques moules crues arrosées de vinaigre de vin – les gosiers se doivent d’être solides ! Puis la pêche, il faut monter les hameçons n°10, les émerillons, les billes de plomb fendues que l’on serre avec les dents sur le fil de pêche, les bouchons (flotteurs) modernes jaunes fluorescents, magiques lorsqu’ils plongent sous l’eau noire de la nuit, tirés par les bogues voraces que l’on pêche deux par deux…
Nous sommes salés et fourbus au retour, mais heureux parce que la glacière est chargée de bogues et des plus grosses moules que l’on fera ouvrir dans la marmite.
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En photo, il existe un autre poisson lui aussi nommé bogue, la bogue ravelle, un peu plus large, de couleur rosée, un mix entre la bogue et le pageot, qu’à Marseille on nomme « beaux yeux ». La bogue ravelle, selon certains ouvrages, est nommée « pagellus acarne ».
Ce que les ouvrages scientifiques décrivent comme « pagellus bogaraveo » est en fait un gros poisson qui adulte pèse quelque kilos, que l’on pêche en profondeur jusqu’à 300 mètres en bordure de fosse, nom français « Rousseau » robe rose avec grosse tâche noire sur les côtés, et qu’à Marseille on nomme « Catchouch » et ailleurs « dorade rose »

Poissons de la Méditerranée

Les poissons de la Méditerranée que l’on peut observer par petits fonds

Description de poissons que l’on peut admirer par petits fonds en nageant équipé d’un masque et d’un tuba. 

Certaines de ces photos ont été éditées sous la forme d’une affiche/poster pour identifications, format 60×80 cm. Infos ici https://libres-nageurs.fr/equipe/documents-littoral/

Z'yeux de bogue

Yeux de bogue
Yeux de bogue
Bogue ravelle
Bogue ravelle
Girelle paon
Girelle paon mâle
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