Les girelles sont les poissons emblématiques des petits fonds de roches, d’herbiers et de gravières de la Méditerranée. Très agiles, fortes et vives, elles peuvent se mouvoir dans le ressac des vagues. Leur nom vient du « giro » ou tour parce qu’elles ont une forte tendance à virevolter et à tourner dans tous les sens, y compris le gir/atoire…
Leur corps fuselé et bien élégant les fait aussi nommer donzelles ou demoiselles. A Marseille, il n’est pas rare qu’un petit groupe de jolies jeunes filles soit qualifié de girelles.
Par eau froide, les girelles disparaissent, elles creusent le sable ou les graviers et s’y enterrent, comme en hibernation, pour ressortir dès que la température de l’eau se réchauffe à 16°. Il y a(vait) chez nous 2 sortes de girelles, les marrons et les royales très colorées, en fait les femelles et les mâles. Il y a plus de femelles que de mâles, car il y a comme une pratique de harem, et lorsqu’un mâle disparaît une femelle du groupe change de sexe, d’apparence, devient plus volumineuse et alors c’est iel qui parade…
Les girelles toutes jolies soient-elles sont redoutables : armées de dents proéminentes, pointues et acérées, elles sont excessivement voraces. Pour l’observation, lorsqu’elles sont dans les parages, on peut gratter un bout de rocher patiné moussu pour en détacher des nutriments, et on les voit aussitôt rappliquer… Telles des Garra rufa, les mini poissons de la « fish pédicure », j’ai été boulotté par des girelles dans 50 cm d’eau sur une plage publique de Monaco (peut-être des mutantes issues d’expériences de l’aquarium océanographique ?)
Il fut un temps où les girelles étaient très abondantes, et on ne se privait pas de les pêcher et de les consommer en friture – de la haute gastronomie ! On les pêchait à la palangrotte par 2 ou par 3, et aussi à l’aide de gireliers, nasses en osier dans lesquelles elles entraient attirées par des moules et mieux des oursins brisés très sapides, et desquelles elles pouvaient difficilement s’extraire.
Une autre espèce de girelles est maintenant très présente sur nos côtes : la girelle paon, elle aussi très colorée et même bariolée en versions mâle et femelle, avec le corps plus trapu et la queue en forme de lyre. Va-t-elle remplacer nos jolies girelles ?

Nom scientifique des girelles : Coris julis. Longueur maxi des mâles 20 cm, femelles plus souvent 12 cm
Nom scientifique des girelles paons : Thalassoma Pavo

Les poissons de la Méditerranée que l’on peut observer par petits fonds

Description de poissons que l’on peut admirer par petits fonds en nageant équipé d’un masque et d’un tuba. 

Certaines de ces photos ont été éditées sous la forme d’une affiche/poster pour identifications, format 60×80 cm. Infos ici https://libres-nageurs.fr/equipe/documents-littoral/