cap Morgiou
Plongeons dans le bassin du Mucem

Premières rencontres de la nage en eau libre

Retour à la mer. Peut-être provoquée par un besoin de retour à l’élémentaire, la nage en eau libre connaît partout dans le monde un développement spectaculaire. A nous de lui faire la place qu’elle mérite dans notre région.

Libres Nageurs Les événements des Libres Nageurs ont eu une forte résonance. Pour prolonger cette dynamique, nous souhaitons réunir des acteurs de la nage en eau libre, les institutions liées et les responsables politiques en charge de ces questions et bien sûr les Marseillaises et Marseillais.

Les sujets abordés seront liés aux conditions de nage en eau libre en toutes saisons tout le long du littoral entr’autres :

. L’accès à la mer pour le plus grand nombre
. L’aménagement et la gestion des plages en dehors des mois d’été
. Le respect de la réglementation maritime
. La qualité des eaux
. Les pollutions récurrentes
. L’aménagement de réserves marines ouvertes à la nage et au snorkeling dans la rade de Marseille,

Déroulement

10h Acteurs nage en eau libre. Modération J-F Eyraud
N.N. Défi Monte Cristo
Anthony LACANAUD Musée Subaquatique
N.N. Côte Bleue Passion
Christophe OLIVIER Malmousque Swimmers
Questions salle

10h45 Etat des lieux Modération B Clasen
Caroline ROOSE Députée européenne
Hervé MENCHON Ville de Marseille
Stéphane COPPEY FNE 13
Alain FERRERO Santé publique
Christian BARLET Témoignage
Sylvain RONCA Nageurs du Prado
Questions salle

11h30 Perspectives Modération B Clasen & J-F Eyraud
N.N. Métropole & Département BdR
Hervé MENCHON Ville de Marseille
Anthony KREHMEYER Mairie 2/3
Patrick FANCELLO Marseille Capitale de la Mer
Thierry CICCIONE Urbaniste
Questions salle

Rencontres de la nage en eau libre

Remerciements

Mucem

 

 

RETOUR SUR LES RENCONTRES DE LA NAGE EN EAU LIBRE Samedi 26 mars au Mucem

Etaient présents, outre les Libres Nageurs :
Malmousque Swimmers, les Nageurs du Prado, Côte Bleue Passion, Nage Evasion, Team Marseille Natation, le SCC des Dauphins représentant également la Fédération Française de Natation et son Comité Départemental, Loleau Lafoto / Swim full Moon, Marseille Capitale de la Mer, France Nature Environnement, Musée Subacquatique des Catalans, Hervé Menchon Adjoint à la Mer à la Mairie de Marseille
Beaucoup de thèmes ont été évoqués après présentation des activités des acteurs présents (organisation de courses, balades, partage de compétences, travail en relation avec le parc marin et le PNR…) , l’apprentissage de la nage, la nage facteur de santé et de bien-être, le Bassin du Mucem (énorme adhésion populaire et suivi de plusieurs autorités dont la Ville de Marseille), témoignage poignant de Christian BARLET grave victime récente d’une hélice de bateau dans une crique près de Toulon.
Entre autres thèmes débattus, en voici deux qui concernent particulièrement la nage en eau libre (très bientôt ici, compte rendu des autres sujets évoqués) : 1/ la responsabilité lors de sorties de nage en mer, et 2/ la sécurité des nageurs dans la bande littorale.

témoignage poignant de Christian BARLET grave victime récente d'une hélice de bateau dans une crique près de Toulon.
Christian BARLET grave victime récente d'une hélice de bateau dans une crique près de Toulon, témoigne et c'est poignant !

RESPONSABILITÉ DES GROUPES OU ASSOCIATIONS DE NAGEURS EN CAS DE PROBLEME SURVENU LORS D’UNE SORTIE

La « judiciarisation » de nos sociétés rend problématique l’organisation de courses de nage en eau libre. Par ex, une magnifique course depuis l’île Verte jusqu’à La Ciotat a connu un accident, il y a 3 ans, une personne a fait un collaps pendant la course et est malheureusement décédée. Les procès en responsabilité et les exigeances des assurances ont eu raison de cette course..
Les clubs formels ou informels présents lors de ces rencontres : Côte Bleue Passion, Malmousque Swimmers, Swim full Moon (organisation de nage les nuits de pleine lune sur les plages de La Ciotat), les Nageurs du Prado, les libres Nageurs « organisent » ou proposent des sorties en précisant bien que chaque nageur nage sous sa propre responsabilité.
Les nageurs du Prado (groupe informel, sans association déclarée) organisent entre eux des sorties régulières, mais sans publication, il s’agit de rendez-vous amicaux.
Pour ce qui est des Libres Nageurs, les avertissements écrits sont sévères :
« Compte tenu des dangers inhérents à la nage en eau libre, les sorties sont réservées à des nageurs adultes, confirmés, responsables, autonomes et prudents.
Les sorties sont amicales. Il n’y a sur place ni accompagnant ni organisateur. Aucune sécurité par sauveteur, kayak ou paddle n’est assurée. Chaque nageur participe sous sa propre responsabilité. Les conseils ou consignes donnés en cours de nage ne peuvent en aucun cas se substituer à la responsabilité personnelle de chaque nageur. L’association ne pourra être tenue pour responsable en cas d’accident ». voir ici https://libres-nageurs.fr/activites/
Nous pensons qu’avec ces avertissements écrits et bien visibles, en cas de problème que nous faisons tout pour éviter bien entendu, il serait difficile à un avocat teigneux de tenter une procédure.
Il serait bon que le législateur s’empare de ces dossiers, qui peuvent aussi concerner les sorties en montagne, ou à vélo, et définissent un cadre juridique qui permette à des gens de bonne volonté, sans qu’il y ait échanges financiers, de pouvoir sortir en petits groupes, sans qu’une terrible menace pèse sur tel ou tel participant ou pseudo organisateur en cas d’accident. Pour que la vie soit plus conviviale, pour ne pas à laisser seuls des tas de nageurs qui souhaitent nager ou sortir en compagnie (nous recevons beaucoup de demandes individuelles en ce sens) sans pour cela devoir prendre une licence, être matroné par un ou des maîtres nageurs, encadré par des bateaux et des kayaks, etc.

Benjamin Clasen, président des Libres Nageurs, présentation des Rencontres
Pendant les Rencontres de la Nage en Eau Libre
Sortie "amicale" de nage en mer
Sortie "amicale" de nage en mer

THEME DE LA SECURITE DES NAGEURS EN MER A MARSEILLE

Le témoignage de Christophe Olivier des Malmousque Swimmers est particulièrement édifiant.
Les parcours qu’ils pratiquent sont souvent le long de la Corniche, à partir de Malmousque, vers les îlots d’Endoume, Degaby, l’îlot des Pendus, jusqu’aux Catalans, et à la digue des Catalans.
Les nageurs restent absolument toujours dans la bande littorale des 300 mètres, une partie du parcours face aux îles est interdite et mentionnée bien visible comme « interdite à la navigation des engins à moteur » et malgré ce, ils vivent toujours des incidents facheux avec des bateaux à moteurs, voiliers ou pas voiliers, avec des groupes de fêtards alcoolisés sur les embarcations, avec des jetskis et même des Canadairs en exercice…
Il faut rappeler, encore et toujours rappeler, que dans la bande littorale des 300 mètres à Marseille matérialisée toute l’année par une ligne de bouées rondes, la vitesse est stictement limitée à 5 noeuds, soit moins de 10 km à l’heure, c’est à dire au ralenti. Lorsque l’on voit passer une embarcation à vive allure près du littoral, que ce soit un dériveur, une planche à voile, un kite, un bateau de pêche ou un bateau de promenade, c’est un chauffard des mers, un criminel en puissance !
Une demande forte, déjà formulée par les Libres Nageurs, par des nageurs en mer du Cercle des Nageurs habitués des lieux, par les Malmousque Swimmers et bien d’autres : la sanctuarisation de l’espace entre la côte et la Digue des Catalans. C’est tout près de la plage des Catalans et de ses milliers de baigneurs, du Cercle des Nageurs, ainsi que du Musée Subaquatique des Catalans… Le passage des bateaux doit y être interdit ou tout au moins limité à 3 noeuds avec signalétiques très visibles à l’attention des capitaines de bateaux. Appel est lancé à la Ville de Marseille pour qu’ils le prévoient lors de l’élaboration du prochaine « plan de plage » proposé aux Affaires Maritimes.
Les Nageurs du Prado ont eux aussi témoigné de problèmes liés à la sécurité de la nage en mer, depuis les plages et à l’intérieur de la bande littorale. Là encore, ils vivent quotidiennement des rodéos de kitesurfs, de planches à voile avec et sans foils à très vive allure, d’incursions de bateaux à voile et à moteur, quelquefois de jetskis, de la pose régulière de filets de pêche.
Ici aussi, la règlementation est encore plus stricte puisqu’il s’agit de « zones de plage » et malgré ce, les incidents sont quotidiens.
Force est de constater qu’il y a sur notre côte un manque flagrant de surveillance, beaucoup ignorent la réglementation et certains forts de leur vitesse, de la puissance de leurs embarcation, sûrs d’une impunité, se croient tout permis.
La Ville de Marseille gère ces espaces littoraux, mais elle n’a pas le pouvoir de police qui incombe aux Affaires Maritimes. Invitées, celles-ci n’étaient pas présentes à ces rencontres du fait de leur devoir de réserve en période électorale, dommage !
On ne peut pas se résoudre à cette situation, il y a des vies en jeu et aussi tout bonnement le droit à nager tranquilles au bord de l’eau sans avoir l’angoisse de vivre un accident dramatique !
Peut-être que la solution passe par une demande commune des groupes de nageurs pour alerter les élus, les administrations, le Préfet maritime, les Affaires Maritimes pour exiger que de forts moyens soient mis en oeuvre pour informer, surveiller et réprimer les comportements ultra dangereux sur le littoral. Cela pourra sauver des vies, et faire de la bande littorale une zone apaisée, comme elle devrait toujours être ! Dispo sur la messagerie ici pour agir en ce sens !

Christophe Olivier, des Malmousque Swimmers, intervient au sujet de la sécurité des nageurs en eau libre
Christophe Olivier, des Malmousque Swimmers, intervient au sujet de la sécurité des nageurs en eau libre
Sylvain, pour les Libres Nageurs, au sujet de la sécurité des nageurs sur les plages du Prado à Marseille
Sylvain, pour les Libres Nageurs, au sujet de la sécurité des nageurs sur les plages du Prado à Marseille
Pose de filets de pêche flottants accrochés à la digue du Petit Roucas des plages du Prado, qui obligent les lasers de l'école de voile à faire demi-tour. 01 décembre 2021
Pose de filets de pêche flottants accrochés à la digue du Petit Roucas des plages du Prado, qui obligent les lasers de l'école de voile à faire demi-tour. 01 décembre 2021

Verbatim des Rencontres de la Nage en eau libre (Merci Régine !)

Premières Rencontres de la nage en eau libre
26 Mars 2022, salle Meltem du MUCEM

Animation par Jean-François Eyraud, journaliste à GOMET (média économique et politique sur les sujets de la métropole d’Aix Marseille-Provence)
Etaient présents, outre les Libres Nageurs :Malmousque Swimmers, les Nageurs du Prado, Côte Bleue Passion, Swim full Moon, Nage Evasion, Team Malmousque, Team Marseille Natation Nage 10, le SCC des Dauphins représentant également la Fédération Française de Natation et son Comité Départemental , Marseille Capitale de la Mer, France Nature Environnement, l’AMU (Université), Hervé Menchon Adjoint à la Mer à la Mairie de Marseille.
En préambule, Le Président des Libres Nageurs, Benjamin Clasen remercie le MUCEM pour son accueil technique et convivial fort apprécié. Il indique que Mme Caroline Roose, députée européenne, siégeant à la Commission Développement Régional et à la Commission Pêche a averti qu’elle ne pouvait se déplacer étant malade.
Ces premières rencontres ont pour objectif de réunir des acteurs de la nage en eau libre, les institutions liées et les responsables politiques en charge de ces questions ainsi que les Marseillaises et Marseillais, de partager des constats et évoquer ensemble des perspectives.

1 Acteurs de la nage en eau libre
Anthony LACANAUD, créateur du musée subaquatique au large des Catalans le 15/09/2020,.Ses statues sous marines sont immergées depuis maintenant un an et demi. Les sculptures ont été réalisées en ciment recyclé au PH neutre. Il a montré que cette initiative participait à la sensibilisation au milieu marin. Des enquêtes vont se poursuivre en mai pour montrer comment la vie revient, les poissons, étoiles de mer autour du musée. Des mallettes pédagogiques ont été créées à destination des collèges et lycées du secteur. Des visites du musée sont organisées avec le Fédération Française de sport subaquatique. Avec l’Ecole Centrale de Marseille, une sculpture, connectée est en cours de réalisation, sorte de bouée de repos avec modem qui va renseigner les étudiants sur les différents indicateurs de l’eau de mer la turbidité, les courants… en partenariat avec SDEC France, SERAM
Le musée bénéficie d’une AOT de 15 ans, donc temporaire. Il fait l’objet d’études basées notamment sur l’expérience des récifs artificiels du Prado, d’un suivi environnemental, d’une photogrammétrie 3D avec le Lycée des Calanques
François Napoli a présenté Côte Bleue Passion, une association créée en 2014 pour promouvoir et développer la découverte de la mer, la pratique d’activités sportives en particulier la nage en mer en favorisant les entraînements, les séjours sportifs et les compétitions de nage. Ils portent les valeurs de partage de compétences individuelles (comptable, coach sportif, commercial, juriste etc, de connaissances sportives (compétitions ouvertes à tous), d’échange avec les bénévoles, les élus et les commerçants locaux, de protection de l’environnement (travailler avec le parc marin pour minimiser l’empreinte écologique en faisant découvrir notre belle région), d’ouverture aux autres associations (sportives, à vocation culturelle, caritative). Une vidéo a permis d’illustrer son propos (Course de nageurs avec palmes du 16/10/2014ayant rassemblé une centaine de personnes).
Selon la FFN, 12,7millions de français pratiquent la natation de loisir, avec 7,5 millions de pratiquantes la natation est le sport le plus pratiqué par le plus de femme après la marche (25% National – 40 % dans leur association). Par convention, ils ont des créneaux de piscine en semaine pour la nage avec palmes, des entraînements en mer le samedi matin. Ils sont accompagnés par un grand nombre de partenaires publics et privés.
L’association compte développer la « Traversée des Canards et des Dauphins » fixée le 22 Mai prochain entre la plage du Rouet et le petit et grand Mornas ; un autre axe réside dans le développement de partenariats associatifs sportifs (partage de matériels par ex), caritatifs et culturels. Quant à une piscine en mer, ils y sont très favorables. M.Napoli a insisté sur l’accompagnement de leurs courses (SSV, secours en mer pour intervenir rapidement, peu d’accidents par rapport à la course à pied)

Christophe Olivier du Team Malmousque et des « Malmousque swimmer » groupe informel sur Facebook de 1388 abonnés qui représente 200 à 300 nageurs nageant toute l’année. Christophe souhaite plus de sécurité pour les nageurs qui évoluent entre Malmousque-Les Catalans et a demandé un arrêté municipal pour que soit interdite la navigation entre les îlots d’Endoume et Degaby (celles-ci étant très proches de la côte et par conséquent des baigneurs). Pour plus de sécurité pour les nageurs, il conviendrait de créer un couloir de nage matérialisé par des bouées afin d’être à l’abri des bateaux et autres engins à moteur.
En outre, des canadairs en exercice d’écopage à moins de 300m et même 100m, présentent un danger pour les nageurs. Deux exemples sont cités par les acteurs, notamment à Arene Cros à la Ciotat pour des entraînements ou même dans la baie de Marseille, à proximité des îlots ou encore l’exemple récent de deux canadairs écopant entre le Cercle des Nageurs et la Digue ! Que peut faire la sécurité civile ?
Étant directeur d’une école à Marseille, il voudrait que ses élèves apprennent à nager. Comme tous les acteurs présents, il souligne le manque cruel de piscines à Marseille. Il remercie chaleureusement l’association « Le Grand Bleu » située sur la base nautique de Corbières (quartier Estaque) d’accueillir ses gamins pour leur apprendre à nager.
En outre, il profite de la présence d’un élu pour souligner en particulier sur Malmousque, depuis quelques années, l’augmentation des problèmes de sécurité, vols, y compris de scooters, la nécessité d’une surveillance accrue par les forces de police municipale, ainsi que les problèmes de saleté notamment lors des beuveries du vendredi soir !!!
S’agissant de la responsabilité éventuelle des associations, Team Malmousque et Malmousque Swimmers indiquent comme les Libres Nageurs que les nageurs nagent sous leur propre responsabilité. 1800 membres, 200 à 300 personnes qui nagent toute l’année, avec délocalisation selon le temps et l’état de la mer, 20 à 25 nageurs en eau libre en moyenne toute l’année. Pour lever toute responsabilité, des associations comme Côte Bleue Passion, préfèrent des groupes facebook de nageurs indépendamment de leurs associations.

Alain FERRERO, médecin, de l’association « Les libres nageurs » nous indique lui aussi que la natation est un des sports préférés des Français et rentre d’ailleurs dans le cadre de plans ministériels comme « savoir nager de 6 à 12 ans ». Elle prévient les maladies et se révèle une véritable thérapeutique pour d’autres, ou participer à des procédures chirurgicales de référence .
Il rappelle également qu’il n’existe pas de réglementation pour la nage en eau libre au-delà de la bande des 300 mètres. Trop d’enfants ne savent pas nager et ce qui engendre chaque année des noyades. D’où la nécessité de développer des bassins et notamment en bord de mer pour leur apprendre au moins l’aisance dans l’eau! Il conclut en disant que l’accès à l’eau améliore la santé de la population.
Eric Demech : Président du Sporting club de la Corniche et représentant de la FFN, organisateur de la course « la traversée de la Corniche » en lien avec le Team Marseille les Dolphins et Celtic Natation, Eric Demech, FFN et comité départemental de la Fédé, SCC gde traversée de la Corniche, Team Mlle Mlle, Pour lui,il faut parler de Nage eau longue distance et pas en eau libre. Dans la bande des 300M, et la bande des bouées jaunes aux abords des plages, les nageurs sont prioritaires avec surveillance des baignades. Les Associations sont responsables pénalement et civilement des accidents. La nage libertaire donne des soucis, par les accidents éventuels et plus graves. Du coup, on durcit la réglementation et tout le monde en pâtit. Il faut travailler main dans la main pour organiser des compétitions. Des écoles de sauvetage forment les gens.
Il regrette fortement l’incivilité et la méconnaissance des règles de sécurité et de conduite des nouveaux engins à moteur évoluant au plus près des côtes et constituant un réel danger pour les nageurs. C’est le cas des scooters des mers mais également de planche (board) à moteur avec foil, très rapides et facteurs importants de pollution tant sonore que marine.
Il lui est répondu que c’est à mettre justement en débat dans le futur et aujourd’hui, c’est justement l’intérêt de ce type de rencontres de révéler les points à approfondir ensemble.
Sylvain Ronca, de Libres Nageurs et du collectif des Nageurs du Prado, groupe informel, rappelle qu’on ne doit pas naviguer à plus de 5 noeuds dans la bande des 300 mètres, que la sortie par le chenal n’est pas respectée par les engins à moteur et qu’il faut plus de verbalisation par la police maritime. Ceux-ci déplorent également la fermeture des 2/3 de 2 plages pour nouveau couloir d’évolution de la base nautique, ainsi que la fermeture de plusieurs plages les étés 2023 et 2024 pour les Jeux Olympiques d’été qui auront lieu à Marseille.
Les associations présentes revendiquent en particulier :
En matière de sécurité en mer, de condamner le passage à Endoume
Fermer la circulation des bateaux entre la côte et la digue des catalans
Vis-à-vis des voiliers, augmenter les bouées
Interdire les scooters des mers entre les îles
Avoir un couloir matérialisé entre les Catalans et Malmousque
Vis-à-vis du manque de piscines, des bassins en mer avec des maitres-nageurs

Lors du débat, Dominique des Libres nageurs, et du groupe informel «libertaire», les nageurs du Prado, se revendiquant comme telle, estime que nager sur les plages et dans les 300m constitue un minimum. Or, il faut faire attention aux foils, aux kites…., même aux bateaux de pêche, dans les 300 m (ils auraient l’autorisation). La population voudrait nager en toute tranquillité
La Fédération France Environnement (M.Ardouin) accompagne avec bienveillance des actions non mercantiles. « Ne nous arc-boutons pas sur ces règlements » !

2 Etat des lieux
Christian Barlet, nageur « témoin » revient sur un accident très grave survenu le 5/07/2020 Anse San Peyre entre Toulon et la Garde. Il se dirigeait vers la bouée des 300 m ; un bateau semi-rigide lui est passé dessus et a continué sans regarder ! Après des hurlements, le bateau avec ses trois personnes ébahies a fait demi-tour et lui a porté secourss. Malheureusement, les pompiers mal informés ont tardé à intervenir par manque de localisation précise et vu la gravité, Christian a dû être transporté dans deux hôpitaux successivement Ste Anne puis Ste Musse à Toulon. Le percuteur certes assuré a fait de fausses déclarations disant qu’il était à 500 m et que le nageur faisait de la plongée…, les gendarmes l’ont gardé 4h en audition ! pour plusieurs fautes graves !!! Finalement la Gendarmerie maritime a réquisitionné le GPS du bateau et a prouvé que l’accident avait eu lieu à 200 m de la côte. Conclusion : 10000 euros d’indemnités et pour le percuteur 2 mois de prison avec sursis, et seulement 6 mois de retrait de permis !!!!
Sylvain Ronca des Libres Nageurs et du groupe informel des Nageurs du Prado évoque les énormes soucis liés aux engins, planches à voiles, kitesurfs, kitefoils, IQfoils, or on ne doit pas dépasser les 5 nœuds alors que des kayaks, des nageurs évoluent au même endroit. Les lois ne sont pas appliquées or c’est sous la responsabilité de la préfecture maritime.
Les plages du Prado sont les rares plages de Marseille : une est réservée en chenal d’accès de transit pour les engins de grande vitesse mais ce chenal devient un chenal d’évolution et déborde au milieu des nageurs. Les rodéos sont permanents et augmentent les dangers. On souhaite que les affaires maritimes en début de saison fassent une grosse communication sur les planchistes, kites etc comme pour les bateaux.
Autre souci : les Jeux Olympiques 2024 sembleraient imposer un autre chenal de navigation ; du coup, la nage publique serait encore plus limitée. Et enfin, il est prévu carrément la fermeture des plages sur une longue période l’été
Stéphane Coppey indique que la FNE regroupe plus de 50 associations de protection de l’environnement et participe au Conseil de Développement de la Métropole et du GPMM. La FNE appuie le Bassin du MUCEM, l’accès à la Digue du large aux promeneurs et nageurs avec un dossier qui avance doucement. Elle appuie aussi l’aire maritime protégée à la digue du large. La Charte Ville Port vise à faire avancer de grands sujet sur la relation Ville Port et notamment les bassins nord, pour accès à l’eau le plus facile possible pour les habitants sans que la Ville ait à payer !
M. Menchon, Adjoint à la mer, représentant la Ville de Marseille, revient sur le constat et indique que pour les JO, rien n’est tranché sur la privatisation des plages notamment
Il rappelle que sur les 57 kms de littoral, le grand nombre d’acteurs, Métropole, Ville, GPMM, Conservatoire du littoral, Etat, Région, Département nécessite consensus et arbitrages malgré des couleurs politiques différentes. C’est un millefeuille de compétences et de domanialités qui fait qu’il est très difficile d’évoluer.
Le flux balnéaire se concentre sur le PNC par manque de plages car le GPMM est prioritaire économiquement (emplois…et aujourd’hui chômage dans ces quartiers)
Quand on regarde ces zones vues d’avion, des opportunités existent : Lave, Estaque, Corbières, MUCEM. Que les Libres nageurs mettent devant la scène, ce qui relève du bon sens.
On doit parler du dossier en termes techniques. Pour le Bassin portuaire, on ne connaît pas la pollution. En Mai, expérience ?
On peut questionner la métropole si elle veut conserver l’espace ou rétrocéder à la Ville ou à un autre acteur. On pousse l’accès à la baignade qui manque cruellement. Cela participe au bien vivre et à la qualité urbaine
Pour les aires marines protégées, la charte du Parc va être re-discutée, un projet est émergent sur le Frioul. Sur la digue du large, il y a une activité de pêche, que vont dire les pêcheurs ?
Il existe déjà 3 AME Aires Marines Educatives, le Bain des dames, Ste Estelle, Corbières ; on lance des études d’opportunité sur d’autres AME.
Pour l’apprentissage de la nage : avec M. Jibrayel, on a investi sur des bassins de nage mobiles se déplaçant en écoles. On peut promouvoir les tests « anti-panique » : adaptation au milieu puis apprentissage de la nage.
3 Perspectives
Patrick Fancello: « Marseille capitale de la mer » (association d’intérêt général) car Mlle tourne le dos à la mer ! A Salon, il y a plus de sachant nager qu’à Marseille !
Son association propose des bassins rigides mobiles à installer en pleine mer (coût 175 000 € amortissable sur 15 ans) pour amener les gamins à aimer l’eau. Malheureusement, pour l’instant, il n’a pas eu les autorisations nécessaires à l’exécution de son projet et remercie le Cercle des Nageurs à Marseille d’accueillir son association «Un pas vers la mer» qui permet aux gamins de découvrir l’eau. Il évoque également le Brevet BIMER pour favoriser l’appétence aux métiers de la mer pour les gamins.
Pour Hervé Menchon il y a des perspectives de faisabilité d’un bassin au MUCEM si «déblocage politique, on le donne à la Ville, on modifie la SRUB, ensuite il faut étudier la réalisation soit d’un ponton ou un bassin fermé ».
Mardi doivent avoir lieu des discussions avec le GPPM, car il peut y avoir des houles de 50 cm et il semble possible de ne pas contrarier les questions de sécurité imposées par le GPPM.
Les étapes :
1 Volonté politique
2 Etude
3 Matériel engagé
4 Associations porteuses ?

Débat :
Question d’un Nageur du Prado : comment fait-on pour avancer sur la réglementation pour se baigner sans souci et sur l’usage ?
Rep M. Menchon : Il se concentre sur les 300 m mais ne gère pas la police maritime ni les emplacements en bord de mer. 8 mairies de secteur, le littoral est la 9ème avec des multi responsabilités. De son côté, il donne l’alerte et donne les moyens à terre pour avancer.
Avec D.Réault, qui est dans son domaine de compétence, il n’y a pas de blocages.
Par ailleurs, il approuve le fait que l’on ne devrait pas être obligé de traverser la ville pour nager. Pour les consignes à l’année, il les faut automatiques sans Ressources Humaines mais pas qu’elles soient une aubaine pour une autre incivilité.
Thierry Ciccione urbaniste souligne qu’à Marseille, on a gelé le littoral et 30 km à l’intérieur au niveau du GPMM. La balnéarité est plus récente. Aujourd’hui, le littoral c’est la digue du large !
On est en société en équilibre. Au moment de l’élaboration du projet du MUCEM, cette question avait été mise de côté !!! L’important est la temporalité d’un projet : on donne une fonction et pourquoi pas plusieurs comme la Corniche.
Il fait part alors d’autres projets en les illustrant par quelques photos ou croquis : Bastia 2 millions d’euros en cours de discussion. Il illustre son propos avec des bassins existants : Helsinki : bassin existant, Copenhague sur un bras de mer, collé à la ville, une carrière romaine réutilisée dans les Pouilles, Zadar et les orgues marines ; Middlesborrow où la digue est traitée en escaliers ; Sydney et ses tempêtes ; Porto et sa piscine d’eau de mer mais privée ; Madère …
En conclusion, H.Menchon indique que cette présentation montre l’universalité du sujet avec des législations différentes mais aussi les collectivités qui peuvent engager des expérimentations dérogatoires à la loi quand c’est évaluable. Il faut reconnaître que les bassins en eau douce sont plus faciles à réaliser, plus de houle, bathymétrie, hydrologie, ex le bassin la Villette (1,3 millions d’euros).
Benjamin Clasen remercie les participants et clôture la séance avec un apéritif (light) offert par les Libres Nageurs

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