Pour dire « gobie » comme à Marseille, prononcer avec l’accent tonique sur le « go » avec un O bien ouvert et bien long ! Parce que si vous dites « gobí » ça esquinte les esgourdes de Méu de Menpenti ou des blonds de la Cabucelle 😉
Les gobies sont des petits poissons souvent immobiles dans l’eau, pas si petits que ça pour certaines espèces, on voit ça plus loin, avec une tête volumineuse, de bonnes gaoutes/joues, de grosses lèvres et des gros yeux globuleux. L’imaginaire provençal en a tiré plusieurs expressions :
– Yeux de gobie : gros yeux globuleux
– Bouche de gobie : grosse bouche, et grosses lèvres
– Espèce de gobie ! : niaï, fada, tôtti
– Tronche de gobie, fatche de gobie : tête de gobie, pas beau
– Faire le gobie : faire la bèbe, être bouche bée
– Gobie de brailles : C’est quand Eliane du restaurant Li Sian Ben de la Calanque des Renaïres près de Martigues, aujourd’hui disparu, donnait avec son bel accent, à haute voix, la recette de sa bouillaisse aux innocents qui la questionnaient, il y avait les cigales de mer, la rascasse, le gros roucaou, et toujours, ce qui faisait rire la salle, les « gobies de brailles » les brailles étant les pantalons en provençal…
Il y aurait des milliers de gobies, de la famille des gobiidés, par ex Wikipedia en liste plus de cent.
Pour plusieurs espèces de gobies ont leurs 2 nageoires centrales formées en arrondi, qui leur servent de ventouses pour mieux adhérer aux rochers.
On peut les observer assez facilement, vu qu’ils sont souvent immobiles.
Dans les quais des ports, il y en avait à profusion, beaucoup plus rares aujourd’hui, ils colonisaient les parois verticales des quais, faisant le bonheur des minots pêcheurs à la palangrotte. On pouvait les apercevoir en se penchant simplement au dessus du quai.
Dans les faibles profondeurs de vase, sable ou graviers, lorsque l’eau est claire et chaude, on peut les voir, souvent translucides, tâchetés et immobiles collés au fond.
Certaines espèces de gobies sont particulières, par très petit fonds, mieux lorsqu’il y a apport d’eau douce, dans 10 à 30 centimères d’eau, et mesurant jusqu’à près de 20 cm et pesant jusqu’à 300 grammes, très vigoureux et amphibies (ils respirent des heures hors de l’eau). On les appelle « gobies à grosse tête », ou « gobies noirs » parce que homochromes à l’image du caméléon, du poulpe, de la limande… et comme ils vivent dans des trous noirs, quand ils en sortent ils sont très foncés. Pour les voir sortir de leur trou ou tanière, on peut mettre devant le traou un appât sapide, par ex une petite moule écrasée, la chair fraîchement découpée d’arapèdes, la peau de vrai fromage kipu et on va le voir surgir et engamer. (quelques fois, ce qui sort du trou sous le rocher, ce sera un fiou pelan ou une bavarelle, ou un gàri / traductions un gros crabe poilu, ou une blennie, ou une motelle) Sinon, en observant bien les tout petits fonds non dérangés par les baigneurs en été, les gros gobies sortent se réchauffer au soleil. Il y en a dans les digues du Prado, dans le fond de la crique de Maldormé, dans le fond de Port Miou, sous Canaille vers l’Arène et le Petit Paradis, dans les fonds des criques et des calanques de la Côte Bleue…

Les poissons de la Méditerranée que l’on peut observer par petits fonds

Description de poissons que l’on peut admirer par petits fonds en nageant équipé d’un masque et d’un tuba. 

Certaines de ces photos ont été éditées sous la forme d’une affiche/poster pour identifications, format 60×80 cm. Infos ici https://libres-nageurs.fr/equipe/documents-littoral/